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Paria

Soleil seul, sans ombre,
Sur les intestins de la chimère
De cette cité sombre,
Où les hommes enfilés se noient de rêves.

J’ai vu cette perle en peine
Où grouillent nombre de petits points noirs,
Ces viles fourmis hautaines
Qui mangeaient son cœur sans miroir.

J’ai vu les fils difformes
Dominer cette lune sans nuit
A l’article du maître d’orchestre
Qui de sa plume rythme la vie.

J’ai vu le coin de l’univers,
Cette légère couleur de verre
Diluer l’ordre et créer l’entropie,
Souffrir d’air et manquer d’oubli.

J’ai vu ce vide patent,
Cette cruelle vanité,
Cette dernière éternelle sanction.

Je suis le Corbeau Blanc
Celui qui voudrait s’élever
Mais entouré des lueurs du passé
Je ne peux qu’admirer le néant.

Je suis le Corbeau Blanc
L’oiseau affranchi du temps
Survivant de l’ennui

Je deviendrais ce que je suis.

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